
Jean-Christophe Blumhardt
F. Grin
En 1842, Blumhardt est appelé au chevet d'une jeune fille  atteinte         d'une grave hystérie. Le pasteur s'occupa de la malade, alors         que les médecins, au bout de leur science, jugeaient eux-mêmes         que ce cas singulier rentrait plutôt dans le domaine de la cure         d'âmes. A son corps défendant et usant de la plus grande         réserve, le pasteur essaie de porter secours à la pauvre âme         en détresse en se laissant dicter sa conduite par la parole de         Dieu. Mais les événements qui se déroulent alors         dans la maison de Gottliebin Dittus, sont si inouïs, le  retentissement         de l'affaire qui dure plus de deux ans et rebondit à plusieurs         reprises, est si troublant, que le pasteur qui s'y trouve mêlé,         doit bientôt se justifier devant l'autorité ecclésiastique         dont il relève et devant le monde savant. Le rapport adressé au         consistoire et la réponse aux attaques violentes de son ancien         ami, le Dr de Valenti, nous renseignent d'une façon précise         sur les faits et la manière dont Blumhardt les envisage. La  droiture         de son caractère, le respect qui l'entoure, la bienveillance de         l'autorité ecclésiastique à son égard, ne         nous permettent pas de douter de sa bonne foi. Son récit nous         rappelle les histoires les plus lugubres de maisons hantées         et de spectres damnés. Pour Blumhardt, il n'y a pas eu de doute         que la Gottliebin ne fût possédée par des démons.         Esprits damnés, ils provoquaient les souffrances de la malade         et travaillaient à la perte de cette âme soumise dès         son enfance à certaines influences obscures. Elle est donc  assaillie         par les démons qui manifestent leur présence par des coups,         des flammes bleues, des apparitions. Comme, avec le secours  spirituel         du pasteur, elle résiste à leur séduction, ils usent         de moyens plus grossiers. Ils introduisent dans son corps des  aiguilles,         des clous qui sortent ensuite de sa bouche ou de ses yeux. Ils  lui injectent         du poison, l'obsèdent d'idées de suicide. D'étranges         phénomènes de catalepsie, de matérialisation se         produisent, qu'il n'y a pas lieu d'étudier ici. Mais ce qui nous         intéresse du point de vue théologique, c'est l'interprétation         que Blumhardt en donne. Pour sa part, il est convaincu qu'il a  affaire         aux puissances de l'enfer, que c'est contre elles qu'il lutte,  et non         contre des idées fixes ou contre les suggestions et les  hallucinations         d'une âme égarée. Dès que cette conclusion         lui semble suffisamment vérifiée, il dirige ses attaques         avec décision contre celui qui se cache derrière tout         cela, contre Satan. La prudence dont il fait preuve, n'est donc  pas celle         du dilettante qui se meut sur un terrain peu connu, ni celle de  l'esprit         sobre qui ne voudrait être victime d'aucune duperie, mais bien         le souci d'une âme craignant les pièges que Satan le rusé peut         lui dresser à  chaque pas. Parce qu'il croit à la réalité, à  l'efficacité, à la         terrible tentation de la magie noire, il s'en tient aussi  strictement         que possible aux méthodes bibliques pour chasser les démons.         Les armes spirituelles de la prière et du jeûne, consacrées         par l'exemple du Christ, lui suffisent. Avec cette déclaration         : « nous avons pu constater ce que Satan peut faire, à  présent         il s'agit de voir quelle est la puissance du Christ », il avait         commencé  la lutte au nom du vainqueur des démons. Cette         lutte le mènera loin. Ce ne sont pas seulement des groupes, des         armées du mauvais esprit qu'il réduit à  l'impuissance,         c'est un des grands chefs des démons qui, vaincu par la fidélité   et         la foi d'un serviteur du Christ, quitte finalement avec le cri  farouche         : «  Jésus est vainqueur », le corps de la jeune         fille pour être précipité dans l'abîme de l'enfer.         C'est un véritable exorcisme au nom de Jésus qui a été   pratiqué.
Cette guérison est donc une victoire du Christ  vivant                    sur la formidable puissance du diable. La pensée  réaliste                    et biblique de Blumhardt en tire une conclusion d'une  grande                    portée. Un fait s'est produit qui rapproche les temps                    présents de l'époque apostolique, une puissance                    du royaume des cieux s'est manifestée qui durant des                    siècles était restée inefficace. Serait-ce                    l'aurore d'une nouvelle Pentecôte ? Alors Blumhardt                    prend conscience de sa mission johannique. La joie de  l'apôtre                    qui se sent revêtu de puissance donne à sa  prédication                    une autorité nouvelle, et le réveil éclate.                    Le pasteur de Môttlingen avait agi autant que  possible                    dans le secret, mais ses paysans  étaient bien  informés.                    Beaucoup d'entre eux avaient encore une mauvaise  conscience,                    ils avaient été récalcitrants, avaient                    renié leur maître, ne devaient-ils pas redouter                    le jugement du Christ qui venait de manifester son  pouvoir                    d'une façon si effrayante ? L'un après l'autre,                    ils viennent confesser leurs péchés au pasteur,                    qui s'étonne de la sincérité de leurs                    paroles et du contenu de leurs confidences.  Spontanément                    on lui demande la rémission des péchés.                    Il ne trouve pas de raisons à la refuser et l'accorde                    simplement en imposant la main. L'humble geste prend                    immédiatement une signification sacerdotale et                    quasi sacramentelle par l'effet qu'il produit sur les  pénitents.                    Blumhardt en est lui-même surpris, comme s'il était                    transporté dans une sphère inconnue où des                    puissances sacrées se font jour. C'est le signal  d'une                    conversion générale. Aussitôt le mouvement                    de réveil s'étend et son instigateur devient                    une sorte de prophète dont la renommée va  grandissant.                    Les guérisons miraculeuses se multiplient, de toutes                    parts des âmes fatiguées et chargées affluent                    vers lui, il prie avec elles, leur impose les mains;  un souffle                    d'esprit apostolique les enveloppe et les soulage.  Môttlingen                    a sa grande  époque.
Au culte du vendredi saint en 1848, les fidèles  s'écrasent                    au pied de sa chaire. Le presbytère devient peu à peu                    un refuge qui ouvre ses portes à tous les malheureux.                    On vient de la Suisse, du Nord de l'Allemagne, de  l'Alsace.                    Un homme plus vaniteux aurait pu avoir l'idée de  créer                    une sorte d'église apostolique. Blumhardt n'en  éprouva                    nullement la tentation. Parce que le mouvement avait  pris                    naissance spontanément, il crut y voir un signe :  Dieu                    voulait en faire profiter toute l'église. D'ailleurs                    il  était trop sobre pour ne pas voir les grandes  lacunes                    qui restaient à combler. Un rayon éblouissant                    de lumière, tombant dans l'obscurité rend les                    ténèbres d'autant plus sensibles. De plus, le                    prophète de Môttlingen connaît trop bien                    la bible pour ne pas savoir combien les grands  changements                    s'opèrent lentement et difficilement. Que sont ces                    succès à côté de la grande misère                    du monde ? Ils ne signifient qu'une promesse et un  appel à prier                    davantage pour une nouvelle effusion du Saint-Esprit.  La note                    eschatologique dominera donc de plus en plus dans la  vie religieuse                    de Blumhardt. Mais la présence du Christ si  puissamment                    ressentie à travers ses expériences, garantira à  cette                    attente eschatologique son caractère joyeux et  optimiste.

Le chemin du calvaire
Roy Hession
Plusieurs seront sans doute surpris en lisant cette  brochure,                       leur conception du réveil étant bien différente                       ! On est souvent enclin à considérer le réveil                       comme une chose spectaculaire, caractérisée                       par un mouvement de masse impressionnant : des  foules d’inconvertis                       convaincus de péché, et cela au milieu d’une                       plus ou moins grande excitation. Dans ce cas, on  ne peut                       jamais prévoir quand et où se passeront de                       tels réveils, malgré le désir ardent                       de les voir se réaliser. C’est là une                       chose pour laquelle on ne peut que prier et  attendre l’heure                       de Dieu. En attendant, les croyants acceptent la  défaite,                       laissant l’Eglise continuer à rendre un témoignage                       médiocre, parce que privée de la vie d’En-Haut.                       Mais Dieu soit béni ! Plusieurs enfants de Dieu                       ont fait avec nous l’expérience que le réveil                       est souvent chose toute différente. Non ! le  réveil                       n’est pas spectaculaire, en tout cas pas pour qui                       est convaincu de péché devant la croix. Et,                       quand de grandes manifestations se produisent,  reconnaissons                       qu’elles ne constituent que l’à-côté du                       réveil, la partie la moins importante. Nos amis                       missionnaires qui sont venus nous parler en  témoins                       d’un réveil — vu et vécu — ont,                       intentionnellement, omis de nous en décrire ce  côté spectaculaire,                       craignant par-dessus tout d’obscurcir, par de  telles                       descriptions, le message qu’ils avaient sur le  cœur                     de nous apporter.
Notons, en second lieu, que le réveil ne  concerne   pas d’abord les inconvertis, mais le peuple de Dieu lui-même. Réveil   signifie simplement retour à la vie nouvelle, ce qui sous-entend qu’il   y a déjà eu vie. Les inconvertis n’ont pas besoin d’être « réveillés  »,   car il n’y a pas de vie en eux qui puisse être renouvelée,   réveillée. Ils ont tout simplement besoin de la Vie. Ce sont   donc les chrétiens qui doivent être « réveillés »,   car il y a eu chez eux un recul, une diminution de vie spirituelle ;  ils se   sont endormis. Aussi, les « candidats au Réveil » sont ceux   qui veulent bien confesser ce recul, cette diminution de vie. Dieu  pourra réveiller   dans la mesure où les péchés seront confessés d’une   manière claire et précise. Lorsque de telles choses se passeront   parmi les chrétiens, Dieu pourra alors travailler parmi les perdus  avec   une force nouvelle, et son œuvre de grâce sera visible pour tous.   Une des devises d’Evan Roberts, lors du réveil du Pays de Galles,  était   : Courbe l’Eglise et sauve le peuple. Les deux dépendent l’un   de l’autre. Le monde a perdu sa foi, parce que l’Eglise a perdu   son feu.
Encore un mot pour le lecteur ! S’il veut être   béni, qu’il lise ces pages, le cœur rempli d’une grande   soif ; qu’il soit insatisfait de l’Eglise en général,   et de lui-même..., mais surtout de lui-même. Il faut qu’il   accepte que Dieu commence l’œuvre dans son propre cœur et   non dans celui de son prochain, et ensuite qu’il place toute sa  confiance   en Dieu pour qu’il agisse. S’il est serviteur de Dieu, la nécessité du   réveil est des plus urgentes pour lui, et nous souhaitons qu’il   en soit profondément convaincu. C’est dans la mesure où il   reconnaîtra sa propre misère et acceptera d’être béni,   que le Seigneur répandra la bénédiction sur son troupeau.   Oh ! qu’il comprenne avant tout qu’il doit être le premier à  s’humilier   devant la croix. S’il n’y a pas de conviction de péché parmi   ses auditeurs, qu’il se laisse d’abord convaincre et briser lui-même.   Le peuple de Ninive s’est repenti au moment où son roi, quittant   son trône, s’est humilié sous le sac et la cendre.
Cependant, que le lecteur qui ne travaille pas  directement   au service de Dieu ne soit pas tenté d’attendre que l’œuvre   de brisement commence chez son pasteur ou l’ancien de son assemblée.   Non ! Dieu veut commencer son œuvre en vous. Il veut la commencer par   vous et avec vous.

En Danger
Johann Christoph Arnold
Chaque parent souhaite que son enfant soit  heureux et réussisse sa vie. Comment alors le protéger des mauvaises  influences et lui offrir des bases solides pour construire son avenir ?
Fort de sa propre expérience et  de multiples témoignages receuillis, Johann Christoph Arnold dévoile  les éléments essentiels d’une bonne éducation. Selon lui, le plus grand  mal dans ce monde et la plus grande menace pesant sur nos enfants est  l’indifference. Dès lors, nous les aimons et les servons au mieux si  nous leur accordons de l’attention et du temps. C’est bien plus  important que le confort matériel et les cadeaux extravagents.  
Cette attitude, simple en  apparence, se révèle délicate en pratique. Elle est en complète  contradition avec le mode de vie occidental et nécessite donc une réelle  remise en question de nos habitudes. L’auteur encourage les parents à  s’engager pour leurs enfants et donne des pistes pous créer autour d’eux  une atmosphère d’innocence et d’acceptation, socle d’un épanouissement  mutuel et d’une protection efficace.  
En ce livre il s’agit de la  mort, entendu, mais l’essence de son message c’est la vie. Tout comme un  nouveau-né nous enseigne de lutter pour vivre, il en est de même des  malades et des personnes âgées. Comme le nouveau-né se débat pour  respirer! Sa détermination de vivre semble plus grande que son petit  corps. Il en est de même pour la lutte pour la vie, qui accompagne si  souvent notre dernière heure. Petit à petit la sève vitale s’écoule; la  flamme vacille, et le mourant doit concentrer toute son énergie:  respirer! Le sens profond de cette double lutte—au commencement de la  vie, et à sa fin—reflète la lutte entre Satan, le prince des ténèbres et  de la mort, et Dieu, Créateur et dispensateur de vie.  

Je vous dis un mystère
Johann Christoph Arnold
Avez-vous peur de mourir? Vous êtes-vous  tourmenté à propos de vieillir, de devenir un fardeau pour vos enfants?  Vous demandez-vous comment vous pourrez survivre votre épouse, si elle  allait mourir, ou votre père, votre mère, ou votre enfant? Est-ce que  quelqu’un d’aimé est en train de faire face à la maladie, ou la mort?  Que ce soit consciemment ou inconsciemment, chacun doit inévitablement  faire face à ces questions, à un moment ou l’autre.    
En ce livre il s’agit de la  mort, entendu, mais l’essence de son message c’est la vie. Tout comme un  nouveau-né nous enseigne de lutter pour vivre, il en est de même des  malades et des personnes âgées. Comme le nouveau-né se débat pour  respirer! Sa détermination de vivre semble plus grande que son petit  corps. Il en est de même pour la lutte pour la vie, qui accompagne si  souvent notre dernière heure. Petit à petit la sève vitale s’écoule; la  flamme vacille, et le mourant doit concentrer toute son énergie:  respirer! Le sens profond de cette double lutte—au commencement de la  vie, et à sa fin—reflète la lutte entre Satan, le prince des ténèbres et  de la mort, et Dieu, Créateur et dispensateur de vie.  

Le Defi de la pureté
Johann Christoph Arnold
Tabou à certaines époques, la sexualité est  aujourd’hui banalisée à l’extreme, devenant le simple exutoire à un  besoin naturel. Les forces économiques, scientifique, culturelles,  sociales et commerciales ont fait d’elle un objet, entraînant un  bouleversement profond de la structure familiale et des pratiques  sexuelles dans nos societés occidentales qui, lorsqu’elles ne l’ont pas  ridiculisée, ont rélégué la réflexion éthique sur le sujet au second  plan, voire l’ont totalement évacuée.  
Conscient d’être sur de  nombreux points à contre-courant de la « sagesse » actuelle, mais sans se contenter de blâmer la société pour  ses influences corruptrices, J.C. Arnold montre comment Jésus-Christ,  source de l’amour, apporte une pureté qui libère et permet de vivre une  vie nouvelle, dans laquelle le soutien des autres chrétiens est  fondamental.  
En effet, pour l’auteur, Église  et vie de pureté sont indissociables. C’est à partir de cette  conviction qu’il fait appel au courage et à l’autodiscipline des  chrétiens pour qu’ils relèvent le défi de la pureté dans les domaines  liés à la sexualité comme les fréquentations et le mariage, le célibat  ou les enfants.  

Le Disciple
J. Heinrich Arnold 
`Le disciple’ est un livre dur.  Dès le                           début de sa lecture, je fus frappé par les  paroles d’Heinrich                           Arnold comme d’une épée à double tranchant,  m’appelant                           à choisir entre la vérité et le mensonge, le  salut et le                           péché, la lumière et les ténèbres, entre Dieu  et le démon.                           Tout d’abord, je n’étais pas sûr de vouloir  être interpellé                           d’une manière aussi directe, et je découvris  une certaine                           résistance en moi-même. Je voulais que la bonne  nouvelle                           de l’évangile soit aimable, consolante et  réconfortante,                           offrant la paix intérieure et l’harmonie. 
Mais Arnold me rappelle que la  paix de l’évangile                           n’est pas la même chose que la paix du monde,  que la consolation                           de l’évangile est tout autre chose que la  consolation du                           monde, que la douceur de l’évangile n’a rien à  voir avec                           l’attitude libérale du monde. L’évangile exige  un choix,                           un choix radical, un choix qui n’est pas  toujours apprécié,                           soutenu ni glorifié. Toutefois, l’ouvrage  d’Arnold n’est                           aucunement sévère, inflexible, fanatique ou  hypocrite.                           Ce livre, au contraire, est plein d’amour, un  amour dur                           mais vrai, le même amour qui s’écoule du cœur  brisé de                           Jésus. 
Ce qui rend les paroles  d’Arnold tellement                           salutaires, est le fait qu’elles ne proviennent  pas d’une                           idée, d’une idéologie ni d’une théorie, mais  d’une connaissance                           intime de Jésus Christ. C’est Jésus, le Christ,  qui est                           au centre de toutes les suggestions, de tous  les conseils                           qu’il nous donne, et de toute la sollicitude  exprimée dans                           ces réflexions. C’est vraiment un livre centré  sur le Christ.                          

Une formation d'après Jésus
Christoph Blumharddt
Ce qu'il nous faut aujourd'hui, ce n'est pas une  confession                      de Jésus-Christ, mais sa personne. Dans les  Évangiles, nous                      ne trouvons aucune « confession » qui se rapporte à  lui, mais                      il est au centre, lui, et lui seul. Tant de choses  se sont interposées                      entre lui et les hommes ! maintenant il faut qu'il  reprenne                      ses droits. 
« Vous venez d'en bas », dit le Sauveur ; vous êtes  des produits                      de l'histoire, historiquement sur terre ; « Moi, je  viens d'en                      haut », je ne suis pas une personnalité historique,  je ne dépends                      de rien : ni d'un père, ni d'une mère, ni d'un  temple, d'un                      peuple ou d'une coutume ; rien ne m'a préparé que  Dieu lui-même.                      Et maintenant, il nous dit : Suivez-moi ! Celui qui  me confesse,                      - moi qui suis en dehors de l'histoire, - celui qui  vit parmi                      vous sans attache, qui, en dehors de votre piété et  de votre                      justice, prend les ordres de Dieu seul, celui-là, je  puis le                      reconnaître devant mon Père céleste. Les autres,  ceux qui ne                      se soucient que des produits de l'histoire, sortis  de la famille,                      de l'État, de la nation, de l'Eglise, ceux-là ne me  confessent                      pas et je ne puis pas non plus les confesser. 
Le christianisme souffre parce qu'il confesse trop  peu son maître                      et trop les sociétés, les nationalités, les produits  de l'histoire.                      C'est ce qui explique l'opposition qui fermente  aujourd'hui                      contre le christianisme, tempête qui gronde  maintenant contre                      les institutions établies. Si les enfants de Dieu se  taisent,                      il faudra que les pierres crient. Il faut qu'il y  ait des secousses                      pour que Jésus-Christ puisse faire irruption quelque  part dans                      le monde - lui, cet être libre, ce simple homme de  Dieu, ce                      Fils de l'homme. Il nous apportera d'en haut des  coutumes divines                      : il nous fera naître, nous aussi, d'en haut sur  cette terre.

Vers un réalisme chrétien
Pierre Scherding
Pour que le libre retour à Dieu devienne  possible à toute l'humanité, il faut qu'il y ait des hommes qui le  demandent ardemment dans leurs prières. Les disciples de Jésus doivent  se rendre compte des maux qui résultent de ce que Dieu ne règne pas  encore uniquement, surtout pour ceux qui vivent dans l'insouciance et  l'aveuglement et deviennent ainsi la proie des puissances menteuses dont  ils ne peuvent se délivrer eux-mêmes, car ils ne sentent pas les liens  qui les enchaînent et ne cherchent pas à les briser. 
La victoire toujours plus  rapide sur tous les pouvoirs opposés à Dieu, jusqu'à ce qu'il règne seul  sur toute la création, doit être pour nous tous un constant sujet de  prière. Mais il y en a peu qui prient comme ils le devraient. Pour la  plupart, l'avancement du règne de Dieu va de soi et ne dépend pas de  leur foi ni de leurs prières, et ils vivent à cet égard dans une,  tranquille insouciance. Mais nous devons, pour ainsi dire, ressentir la  douleur du Père céleste qui voit une foule de ses enfants vivre loin de  lui, sans que ses mains puissent les atteindre pour les rassembler dans  son Royaume. Pour que ce Royaume croisse, il faut que beaucoup d'âmes  croient en Jésus et naissent par la foi à la lumière. Nous pouvons y  contribuer, et nous le devons, en joignant l'action à la prière. Ce  n'est pas à des anges, c'est à des hommes que l'ordre a été donné de  prêcher l'Evangile à toute créature. Il est donc de notre devoir de  travailler à répandre toujours plus loin la connaissance de l'Evangile.  Le Sauveur a dit : « Quand je serai élevé au-dessus de la terre, je les  attirerai tous à moi », mais il faut que par nos prières et notre foi  active, nous concourions à la réalisation de sa parole. 

La Révolution de Dieu
Eberhard Arnold
Il n’y a peut-être jamais eu un temps comme le  nôtre, où nous                      soyons tellement conscients que Dieu ne règne pas  encore avec                      sa justice et son amour. Nous le voyons en  nous-mêmes, et dans                      les évènements courants. Nous le voyons au sort des  désespérés,                      des milliers de chômeurs. Nous le voyons dans le  partage injuste                      des biens, malgré la fécondité de la terre et la  générosité                      de ses offrandes. Alors que des travaux absolument  indispensables                      devraient être accomplis en vue d’aider l’humanité,  tout est                      contrecarré et détruit par l’injustice de l’ordre  établi. Nous                      sommes au milieu d’une civilisation décadente. Une  civilisation                      n’est pas autre chose que la mise en ordre de la  nature par                      l’homme. Et ce travail est devenu le désordre qui  crie son injustice                      au ciel. 
Les multiples manifestations du temps nous  avertissent de ce                      qui va se passer. Toutefois il ne se passe jamais  rien dans                      l’histoire qui n’advienne pas de Dieu. Nous voulons  le supplier                      qu’il accomplisse Son histoire, l’histoire de Sa  justice. Et                      lorsque Dieu accomplit Son histoire, nous avons  toutes les raisons                      de trembler. Car, en vue des circonstances  actuelles, le courroux                      de Dieu doit premièrement renverser et détruire par  son jugement                      toute l’injustice et l’indifférence, toute  l’hostilité et la                      brutalité, qui règnent dans le monde. Le courroux de  Dieu en                      tant que jour du jugement doit commencer Son  histoire. Seulement                      après ce jugement est-il permis à l’aube de la joie,  de l’amour,                      de la grâce, et de la justice de paraître. 
Mais si nous demandons à Dieu d’intervenir, il nous  faut mettre                      notre cœur à nu devant lui pour que son éclair nous  frappe car                      nous sommes tous coupables. Il n’y a personne qui ne  soit pas                      coupable de l’état injuste du monde actuel. 

Pourquoi pardonner
Johann Christoph Arnold
La plupart de nous n’aurons jamais à confronter un  meurtrier,                      ou un viol. Mais nous sommes tous confrontés,  journellement,                      avec le besoin de pardonner à notre partenaire,  notre enfant,                      notre ami, ou collègue – peut-être une douzaine de  fois par                      jour. Et, ce devoir n’est pas moins important. Dans  son poème,                      “Un Arbre Empoisonné,” (A Poison Tree), William  Blake décrit                      comment le plus léger ressentiment puisse fleurir et  porter                      des fruits empoisonnés. 
Les petites rancunes de la vie sont les graines de  cet arbre                      de Blake. Si elles tombent en terrain fertile, elles  vont grandir,                      et si on les soigne, elles continuent à vivre. Elles  semblent                      petites, insignifiantes, on les remarque à peine,  mais il faut                      quand même les surmonter. Blake nous montre combien  ce peut                      être facile: il nous faut confronter notre rage  immédiatement                      et la déraciner, avant qu’elle grandisse.
Il est moins difficile de pardonner à un étranger,  que ce n’est                      de pardonner à une personne que nous connaissons  bien, et en                      qui nous avons confiance. Voilà pourquoi il est si  difficile                      de surmonter la trahison d’amis chers ou de  collègues. Ils connaissent                      nos pensées, nos faiblesses, nos bizarreries – et  s’ils nous                      font un mauvais service, la tête nous tourne.

La Priere du Royaume
Jean-Christophe  Blumhardt
 La victoire toujours plus rapide sur tous les pouvoirs opposés à  Dieu,         jusqu’à   ce qu’il règne seul sur toute la         création, doit être pour nous tous un constant sujet de         prière. Mais il y en a peu qui prient comme ils le devraient.         Pour la plupart, l’avancement du règne de Dieu va de soi         et ne dépend pas de leur foi ni de leurs prières, et ils         vivent à cet égard dans une, tranquille insouciance. Mais         nous devons, pour ainsi dire, ressentir la douleur du Père  céleste         qui voit une foule de ses enfants vivre loin de lui, sans que  ses mains       puissent les atteindre pour les rassembler dans son Royaume. Pour que ce Royaume croisse, il faut que beaucoup  d’âmes                    croient en Jésus et naissent par la foi à la                    lumière. Nous pouvons y contribuer, et nous le  devons,                    en joignant l’action à la prière. Ce n’est                    pas à des anges, c’est à des hommes que                    l’ordre a été donné de prêcher                    l’Evangile à toute créature. Il est donc                    de notre devoir de travailler à répandre toujours                    plus loin la connaissance de l’Evangile. Le Sauveur                    a dit : « Quand je serai élevé au-dessus                    de la terre, je les attirerai tous à moi », mais                    il faut que par nos prières et notre foi active, nous                  concourions à la réalisation de sa parole.
L’avènement complet du règne de Dieu                    aura lieu finalement par le retour du Christ et la  révélation                    de la gloire des enfants de Dieu, objet de l’attente                    de toute la création (Romains 8.19). Puissions-nous                    nous écrier de tout notre cœur, avec un zèle                    et une ferveur plus qu’habituels : « Que ton règne                    vienne ! » La prière des élus qui crient                    jour et nuit sera exaucée à la fin et l’œuvre                    du Sauveur trouvera son achèvement. Quelle joie sera                    la nôtre, d’avoir contribué   pour notre                    part, de toute notre âme, par notre zèle et notre                    abnégation, à la venue du règne de Dieu                    qui apaisera l’attente de toutes les créatures                  ! 

Eberhard Arnold
Sa vie et son  témoignage
Eberhard Arnold admettait la nécessité de la  conversion personnelle, mais il déclarait que l'éthique de Jésus, tout  en reconnaissant le pouvoir de l'État, désignait le Royaume de Dieu  comme tout à fait différent. Le chrétien prend constamment une position  corrective à l'intérieur de l'État, provoquant un réveil de la  conscience et renforçant la volonté de justice. Il doit être le levain,  c'est-à-dire un corps étranger dans le sens d'une valeur supérieure.  Mais tant que l'État emploie la force, le chrétien doit refuser de  coopérer. Il ne peut donc être ni soldat, ni bourreau, ni préfet de  police. Nous sommes tenus de témoigner par la parole et par nos actes,  que la parole de Dieu est inaliénable. L'exigence est toujours absolue:  "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes". Nous nous considérons  ici-bas comme un correctif de la norme. 
Il fallait donc chercher des  chemins nouveaux. Nous répondîmes à un appel de nos amis du "Nouveau  Travail", un groupe de socialistes religieux, et à une injonction de  retourner à l'Église primitive qui nous parvint de Schlüchtern. Tout  d'abord nous organisâmes avec quelques amis une conférence pendant les  journées de Pentecôte à Schlüchtern. Environ 200 personnes, jeunes pour  la plupart, vinrent de toutes les régions de l'Allemagne, avec le désir  ardent de trouver une réponse à la question brûlante: "que devons-nous  faire?" Comment trouver la véritable humanité, la vraie liberté, une vie  de réel dévouement? Influencés par ce que nous avions vu au Habertshof,  une colonie de la Jeunesse libre allemande (Freideutsche Jugend), nous  eûmes la certitude que notre voie devait être celle d'une vie en  communauté fraternelle. Nous le savions bien: la propriété privée est  une des causes néfastes de la guerre, et en général de la vie erronée  des hommes. 

La communauté fraternelle
Andreas Ehrenpreis
Nous voyons beaucoup de signes qui montrent  clairement la voie qui mène à l'amour véritable et à la communauté. Mais  il est tout à fait injuste de nous accuser de faire de la vie  communautaire une affaire d'obligation. Absolument pas. C'est un Autre  qui nous l'exige et qui nous y contraint ; mais ni Lui, ni nous ne  voulons forcer qui que ce soit. Jamais ! Quiconque n'est pas motivé par  l'amour et par un appel intérieur ne devrait pas l'entreprendre. Il  s'agit d'un désir urgent pour la vie et la joie éternelles, et c'est une  crainte de la colère de Dieu qui nous incite et qui nous pousse à Lui  obéir. C'est là la source de la vie communautaire. Cela ne vient pas de  nous hommes. Ce n'est pas notre invention. Cela ne peut être notre  entreprise. Beaucoup d'entre nous avaient un travail et des biens et une  forte volonté-propre. Nous appréciions ces choses. Nous nous sentions à  l'aise dans notre environnement. Mais notre amour pour Christ et pour  les pauvres nous a conduit à faire ce que nous faisons et confessons  aujourd'hui. Nous avons donc expérimenté la vérité de l'expression : «  Si vous voulez l'un, vous devez abandonner l'autre. » Nous avons reconnu  la vérité que personne ne peut suivre deux maîtres. Nous ne pouvons pas  appartenir à Mammon et à Dieu en même temps1. 

Pourquoi nous vivons en communauté
Eberhard Arnold
Chaque révolution, chaque mouvement de caractère  idéaliste et                      réformateur nous ramène à cette conclusion: Croire  au bien et                      vouloir la communauté n’aboutit à rien de vivant, si  on n’y                      ajoute pas le clair témoignage de l’action et la  parole de la                      vérité. En Dieu l’action et la parole forment un  tout indissociable.                      Il y a tant de choses pourries dans la situation  actuelle que                      nous n’avons qu’un seul moyen de lutte. Ce moyen de  lutte de                      l’Esprit, c’est le travail constructif de la  communauté dans                      l’amour. Nous ne connaissons pas d’amour  sentimental, pas d’amour                      sans travail. Mais nous ne connaissons pas non plus  de dévouement                      dans le travail pratique qui ne démontre pas  l’entente et l’harmonie                      que l’esprit crée entre les travailleurs. L’amour du  travail,                      le travail de l’amour, voilà l’effet de l’esprit.  L’amour de                      l’Esprit, c’est le travail. 
Quand les hommes s’unissent librement pour  travailler ensemble,                      rejetant toute ambition et toute prétention  personnelle, ils                      montrent le chemin de l’unité totale de tous les  hommes, celle                      qui se manifeste dans l’amour de Dieu et la Pourquoi  nous vivons                      en communauté puissance de son règne imminent. La  volonté dirigée                      vers le royaume de la paix universelle, et l’esprit  dépouillé                      de convoitise et assoiffé de travail fraternel  viennent de Dieu.                      Le travail devenant esprit et l’esprit devenant  travail, tel                      est le caractère fondamental de l’avenir de paix qui  vient à                      nous en Christ. Le travail qui devient joie d’agir  pour le bien                      de tous, la joie de sentir la présence vivante de  tous les camarades                      de travail, voilà la seule possibilité de vivre en  communauté.                      Une telle joie est seulement possible là où même  pendant le                      travail le plus rude, les hommes vivent tournés vers  l’éternité,                      sachant que tout ce qui est physique et terrestre  est promis                      à l’avenir de Dieu.
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